Quel est le coût d’un transport maritime plus vert ?
Le transport maritime joue un rôle central dans l’économie mondiale, assurant environ 80 % du commerce mondial de marchandises en volume¹. Cependant, son empreinte environnementale suscite une inquiétude croissante. En 2024, le shipping représentait environ **3 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES)**², soit près de 1 000 MtCO₂e. Sans intervention significative³, cette part pourrait grimper à 17 % d’ici 2050. Cette trajectoire souligne l’urgence d’une action climatique décisive dans le secteur maritime.
Face à cet enjeu, l’Organisation maritime internationale (OMI) a adopté des objectifs de décarbonation ambitieux visant le net zéro “aux alentours de 2050”, avec des objectifs intermédiaires pour 2030 et 2040. Cette transition s’inscrit dans la durée de vie typique d’un navire, faisant des deux prochaines décennies une période critique pour l’investissement et l’innovation. Le véritable catalyseur du changement sera le mécanisme mondial de tarification du carbone récemment approuvé, qui devrait profondément transformer les décisions d’investissement, les stratégies opérationnelles et les choix de carburants dans l’industrie.
Réalisé en partenariat avec New Energies Coalition, ce rapport résume les principaux enseignements d’une étude évaluant les coûts et implications de la décarbonation du transport maritime. Il répond à trois questions centrales :
- Nature de la transition Quels changements en matière de carburants et de technologies le secteur maritime adoptera-t-il, et quels en seront les coûts associés ?
- Impacts économiques Comment la décarbonation affectera-t-elle les coûts pour les transporteurs et le prix des marchandises transportées selon les types de cargaison et les routes commerciales ?
- Rôle des politiques publiques et du financement Comment l’industrie, les décideurs publics et les financeurs peuvent-ils collaborer pour réduire les coûts et accélérer la décarbonation ?
L’étude a analysé le coût total de possession (TCO) pour le transport d’une voiture et d’un conteneur de 20 pieds (ainsi que d’articles transportés : paire de chaussures et pneu automobile) sur trois routes commerciales (intra-UE, Asie–UE et États-Unis–UE). Elle a également évalué différentes options de décarbonation, notamment les carburants alternatifs, la propulsion électrique, les aides véliques et la captation du carbone à bord.
Cette étude apporte un éclairage sur les implications économiques de la décarbonation du maritime, les interactions entre cadres réglementaires et mécanismes de financement, ainsi que les effets potentiels de répercussion sur les prix des biens du quotidien.
Quels sont les principaux enseignements ?
La décarbonation du transport maritime entraînera inévitablement des coûts supplémentaires, reflétant la réalité actuelle – et à court terme – des marchés et des capacités de production des carburants durables et des technologies de réduction des émissions.
Les options « bio » (ex. : bio-GNL) pourraient augmenter les coûts des navires long-courriers de 50 %, tandis que les options « e » (ex. : e-méthanol / e-méthane) pourraient les augmenter de 120 %.
Ainsi, atteindre les objectifs de l’OMI entraînera une hausse des coûts moyens du transport maritime via une combinaison de solutions de réduction des émissions.
Les coûts d’abattement carbone pour les routes long-courriers varient entre 200 et 700 $/tCO₂e, entraînant une augmentation moyenne des coûts de transport maritime d’environ 20 % en 2030 et 50 % en 2040.
Cependant, la décarbonation pourrait coûter moins cher que l’inaction, car les pénalités liées à la poursuite de l’utilisation de carburants fossiles, dans le cadre des politiques actuelles et émergentes de l’OMI et de l’UE, devraient être significatives.
L’inaction pourrait conduire à une hausse des coûts de 120 % d’ici 2040 pour les routes long-courriers, contre 50 % si des mesures proactives sont mises en place.
Au final, l’impact sur les coûts de transport et sur les prix des biens restera limité, car les coûts maritimes ne représentent qu’une faible part du prix total d’un produit — et la décarbonation n’affecte qu’une partie de ces coûts (hors, par exemple, les frais de manutention portuaire).
Pour les biens étudiés, l’impact de la décarbonation sur le prix d’un produit est estimé à moins de 0,5 %.
Partager
Tweets de @movinonconnect
💬 À présent, Florent Menegaux, Président du groupe Michelin et Président de Movin’On est aux côtés de Bertrand Piccard, Président de la Fondation Solar Impulse. Ensemble, ils lancent à toutes les parties prenantes un véritable appel à agir collectivement autour de quatre leviers…
2
🔴 Bonsoir à tous. Nous sommes LIVE depuis Movin’On Impulse Day à l’Hôtel de l’Industrie à Paris. Ce soir trois coalitions d’entreprises unissent leurs forces pour déployer des mobilités durables, désirables et ancrées dans les besoins des territoires et des citoyens.
• Movin’On…
Movin'On 2035 Today - EP05 - Financing the energy transition https://x.com/i/broadcasts/1rmxPydLkmjKN
L’actualité de la mobilité durable
Découvrez les dernières tendances, des analyses thématiques et nos prochains rendez-vous